Derrière les drapeaux de la CGT, FO, FSU, CFDT, UNSA et d’autres organisations, plusieurs centaines de personnes ont exprimé leur colère contre les inégalités persistantes entre Mayotte et l’Hexagone rapporte le Journal de Mayotte.
Au cœur des slogans : l’alignement du SMIC et du code du travail, une couverture sociale identique à celle du reste de la République, l’augmentation de l’indexation des salaires et des retraites ainsi que le respect des conventions collectives. « Ce que nous demandons, ce n’est pas un privilège mais l’égalité », martelait un délégué syndical.
En fin de matinée, une délégation a traversé le lagon pour rejoindre la Petite-Terre et rencontrer le préfet. « On n’attend pas de miracles, mais il faut maintenir la pression », glissait une représentante, lucide sur l’issue probable des discussions.
Parmi les cortèges, de nombreux enseignants ont pris la parole. Ils dénoncent la dégradation rapide de leurs conditions de travail : classes surchargées, manque de professeurs dans certaines disciplines et parfois cours donnés sous des tentes. « Comment prétendre que l’école remplit son rôle quand des élèves n’ont même pas accès à toutes les matières ? », s’indigne une professeure du secondaire. Pour beaucoup, l’école mahoraise est en train de sombrer.
Le mouvement a rassemblé des fonctionnaires du Conseil départemental, du personnel hospitalier, mais aussi de simples citoyens venus marquer leur solidarité. Tous décrivent un même sentiment : celui d’être laissés pour compte, malgré les discours officiels.
Cette mobilisation, loin d’être isolée, illustre la détermination des syndicats et de la population à obtenir des avancées concrètes. À Mamoudzou comme ailleurs, la revendication est claire : que Mayotte ne soit plus considérée comme un territoire de seconde zone, mais comme une partie intégrante de la République bénéficiant des mêmes droits et du même respect.