Le parquet de Mamoudzou a annoncé le démantèlement d’un vaste réseau de proxénétisme et de traite d’êtres humains, où douze personnes ont déjà été mises en examen. Certaines sont à peine majeures rapporte L’Info Kwezi.
Les victimes, pour la plupart d’origine malgache, étaient enrôlées dès leur pays d’origine avant d’être contraintes à se prostituer à Chirongui et Chiconi, dans des conditions dégradantes. Selon l’enquête, elles devaient multiplier les passes sans protection et, une fois épuisées, étaient renvoyées de force à Madagascar.
L’affaire prend une tournure explosive : plusieurs policiers seraient soupçonnés d’avoir joué un rôle dans ce trafic. L’un d’eux, surnommé « Cowboy » par le voisinage, propriétaire présumé du terrain où s’organisaient ces activités, est directement mis en cause. Des sources évoquent même la possible implication d’agents de la PAF.
Le parquet parle d’un trafic bien rodé, qui aurait permis de blanchir plus de 200 000 euros. La section de recherches de la gendarmerie et l’OLTIM de Mayotte ont mis des mois à reconstituer les rouages de ce réseau tentaculaire. La justice a retenu les qualifications de proxénétisme aggravé et traite d’êtres humains en bande organisée, des crimes passibles de vingt ans de réclusion et jusqu’à trois millions d’euros d’amende.