Avec 4 milliards d’euros déployés sur six ans, le gouvernement promet une transformation structurelle à grande échelle rapporte le Journal de Mayotte.
Cyclone dévastateur en décembre, crise chronique de l’eau, explosion démographique, immigration incontrôlée… Depuis des années, l’île aux parfums étouffe. Ce plan entend répondre à l’urgence en modernisant les infrastructures (nouvel hôpital à Combani, transformation du port de Longoni), en réformant les institutions et en rapprochant les droits sociaux des standards métropolitains d’ici 2031.
Mais derrière les annonces ambitieuses, certaines dispositions font grincer des dents. Le texte prévoit un durcissement des conditions de séjour, la destruction facilitée de bidonvilles, et même des dérogations temporaires à l’obligation de relogement. De quoi satisfaire la droite et le Rassemblement national, qui s’est félicité de voir ses propositions intégrées, mais qui a poussé une partie de la gauche à dénoncer un « laboratoire sécuritaire » à ciel ouvert.
Malgré les milliards promis, la question de l’eau potable reste le talon d’Achille du projet. Coupures quasi quotidiennes, usines sous-performantes, infrastructures vieillissantes… Sur ce point, les critiques fusent. La députée Anchya Bamana et l’ONG Solidarités International regrettent que l’accès à l’eau soit relégué au second plan, alors même qu’il conditionne tout développement.
Manuel Valls, ministre des Outre-mer, se veut rassurant : « Ce plan est sérieux, solide, et je m’y engagerai personnellement. Il n’est pas question de laisser Mayotte à l’abandon ». Le défi est de taille : faire du 101e département un territoire pleinement intégré à la République, sans en gommer les spécificités ni alimenter les fractures sociales.