Un prévenu au comportement déroutant, jugé pour avoir brisé la vitre d’un véhicule et volé un sac à dos et des papiers d’identité, en état de récidive légale. Seize condamnations à son actif, un passé judiciaire lourd… mais une santé mentale visiblement vacillante rapporte L’Info Kwezi.
Dès l’ouverture, l’ambiance est tendue. L’homme interrompt sans cesse l’audience par des propos incohérents, parle de rentrer « chez lui en sous-marin », fait rire ou grincer des dents. Son avocat plaide l’incompréhension linguistique, l’altération du discernement, et demande l’annulation pure et simple de la procédure. Le tribunal choisit pourtant de le juger, malgré le trouble évident.
Lors de la lecture des faits, le prévenu interrompt encore, confus, perturbé. Il finit par reconnaître les faits, presque désarmé : « C’est moi. Je n’ai pas d’argent. » L’agitation monte d’un cran. La présidente menace de l’envoyer en geôle, exaspérée : « On va vous envoyer dans la geôle ! »
Le procureur Guillaume Dupont, agacé lui aussi, réclame le silence pour pouvoir présenter ses réquisitions. Il insiste sur le contexte : des vols à l’arraché devenus monnaie courante à Mamoudzou. Il demande 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, au nom de l’exaspération des victimes. Le message est clair : la justice veut marquer le coup.
Mais le tribunal finit par prendre un virage plus prudent. Constatant la nécessité d’évaluer la santé mentale de l’accusé, l’audience est renvoyée au 23 juin. En attendant, le prévenu est placé en détention provisoire pour garantir sa présence à l’expertise psychiatrique et au futur procès.