La nuit du lundi 21 avril a laissé des traces, bien visibles sur les carrosseries, mais aussi dans les esprits rapporte Mayotte La 1ère.
Les premières images ont inondé les réseaux sociaux dès la tombée de la nuit : une file de voitures stationnées le long de la route principale, caillassées une à une. Les commentaires fusent, entre consternation, peur et soupçons. Dans ce coin du sud mahorais, la tension n’est pas nouvelle. Cette fois-ci, ce serait une histoire de jalousie entre deux jeunes de Sohoa et Chiconi, qui aurait mis le feu aux poudres.
« C’est parti d’un clash entre deux gars pour une fille… et Chiconi a voulu venger son copain », confie Soilihati Djoumoi, habitante du village.
Mais le malaise va bien au-delà d’un simple règlement de comptes. Tous les regards se tournent vers un lieu bien connu des habitants : la plage de Sohoa. Déjà réputée pour ses soirées agitées, elle est désormais accusée d’être devenue une plaque tournante de trafics en tous genres : alcool, drogues, commerces sauvages… et même prostitution.
« On sait ce qui se passe là-bas. Depuis que Chirongui a nettoyé sa plage, les filles sont venues ici »,poursuit Soilihati.
Face à cette escalade, les habitants ont décidé de frapper fort. À l’aube, dès 4h du matin, l’entrée du village a été bloquée. Poubelles, pierres et groupes de riverains en colère ont coupé la circulation pour faire entendre leur ras-le-bol.
Le maire, Mohamadi Madi Ousseni, s’est rapidement rendu sur place pour désamorcer la colère. Il appelle au calme, mais invite aussi les victimes à porter plainte et exhorte à renforcer les contrôles réguliers sur la plage de Sohoa.
« Il faut identifier les vendeurs illégaux, les activités non déclarées, et mettre fin à ce désordre », a-t-il déclaré, tout en évoquant l’idée d’un dialogue inter-villages avec Chiconi.