Dès la matinée, elle s’est rendue à la retenue collinaire de Combani, où elle a rencontré les responsables de la SMAE rapporte Mayotte Hebdo. Si le niveau des nappes est aujourd’hui jugé « satisfaisant », les professionnels redoutent un retour rapide à la pénurie. François Iemolini, responsable de la production, alerte notamment sur les conséquences du cyclone Chido, qui a endommagé la couverture végétale essentielle à l’infiltration des eaux. À ce rythme, « on pourra tenir jusqu’en janvier », estime-t-il.
La priorité est de désobstruer au plus vite les rivières bloquées par des arbres tombés. Un travail colossal, pris en charge en partie par l’armée. Sur le site de la rivière Ourovéni, plusieurs dizaines de militaires, dont de nombreux Mahorais, s’attellent à démanteler ces barrages naturels qui détournent et gaspillent la ressource.
En Petite-Terre, la visite s’est poursuivie à l’usine de dessalement de Pamandzi. La ministre y a annoncé une accélération des démarches administratives pour deux projets majeurs : la troisième retenue collinaire et la seconde usine de dessalement à Ironi Bé, dont les travaux débuteront dès mai, avec une mise en service prévue en 2027.
« Nous devons anticiper les effets du changement climatique. La sécheresse est un risque réel », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, insistant sur la diversification des solutions : réutilisation des eaux usées, développement de technologies de captage d’eau atmosphérique et soutien à l’irrigation agricole.
La journée s’est conclue sur une note de coopération régionale avec la signature d’une convention entre l’Office de l’Eau de Mayotte et celui de La Réunion. Ce partenariat vise à mutualiser les compétences et accélérer les réponses concrètes. « Il faut multiplier les actions pour répondre à cette crise », a martelé Nadjayedine Sidi, président délégué de l’office mahorais. Une dynamique saluée par la ministre, qui voit dans cette collaboration un levier précieux pour faire face à l’urgence hydrique.