Quatre figures politiques comoriennes, toutes titulaires de la nationalité française, ont publiquement dénoncé l’installation prévue d’une base navale française à Mayotte, qu’ils continuent de considérer comme une terre comorienne rapporte L’Info Kwezi.
Ahmed Barwane, Mouigni Baraka Said Soilihi, Idriss Mohamed Chanfi et Nadia Saïd Tourqui, tous détenteurs du passeport tricolore et résidant partiellement en France, ont fustigé ce projet de défense mené par l’État français. Face aux caméras et micros locaux, ils ont appelé à une mobilisation générale contre ce qu’ils qualifient de “militarisation illégitime” de Mayotte. Une sortie politique qui étonne, voire scandalise certains, notamment à Mayotte, où la population s’interroge sur la légitimité d’élus ou ex-élus bénéficiant de la nationalité française, de ses droits, et de son sol… pour mieux en dénoncer les décisions souveraines.
À travers cette prise de parole, ces personnalités politiques entendent rappeler l’attachement de leur nation à la souveraineté sur Mayotte, conformément aux résolutions onusiennes non contraignantes sur la question. Leur appel a été relayé par certains partis de l’opposition comorienne, qui y voient une manière de raviver un dossier historique au cœur de leur agenda national.
Mais cette posture soulève un dilemme éthique et politique désormais bien identifié. Se revendiquer défenseur des intérêts d’un État tout en bénéficiant des avantages juridiques, sociaux et économiques d’un autre constitue une contradiction flagrante. Pour une partie de la population française, notamment à Mayotte, cette double appartenance est perçue comme une forme d’opportunisme politique, nourrissant un sentiment croissant d’injustice et de défiance.