Réuni ce mercredi pour son premier Conseil de gestion de l’année, l’organisme a dressé un état des lieux des actions menées en 2024 tout en posant les jalons d’une année 2025 placée sous le signe de la préservation active des écosystèmes marins rapporte le Journal de Mayotte.
Parmi les projets structurants validés par le Conseil, figure le futur point de débarquement de pêche de Chiconi, près de la place Sicotram. Le chantier, qui s’étalera sur neuf mois, comprendra la création d’un ponton sur pieux et d’une aire de stationnement. « Ce projet a été approuvé à l’unanimité », a confirmé le président du Conseil de gestion, Abdou Dahalani. Une étape importante pour les pêcheurs locaux, mais aussi un point d’attention pour les gestionnaires du lagon, soucieux de concilier développement et respect du milieu marin.
Le bilan 2024 montre des avancées sur plusieurs fronts : qualité de l’eau, encadrement de la pêche, protection du patrimoine maritime et développement d’un tourisme durable. « Nous avons notamment évalué l’état des récifs coralliens, des populations de poissons, et mené de nombreuses actions éducatives », souligne Annabelle Djeribi, directrice du PNM. Des programmes comme Les p’tits fundis ou Les ambassadeurs du lagon ont permis de sensibiliser les jeunes et les usagers du lagon à la richesse et à la fragilité de leur environnement.
Mais l’année écoulée a aussi été marquée par une hémorragie écologique. Le double coup dur du phénomène El Niño et du cyclone Chido a lourdement affaibli les récifs coralliens. « Nous estimons entre 35 et 39 % la perte de récifs sur certaines zones », alerte Annabelle Djeribi. Des coraux blanchis, dépossédés de leurs algues symbiotiques, ont été emportés par la houle. Ironie tragique : ces récifs, en servant de barrière naturelle, ont protégé Mayotte des assauts du cyclone. « Il est impératif de leur permettre de se régénérer. S’ils bénéficient de bonnes conditions, ils peuvent renaître », rappelle la directrice.
Le Parc entend donc intensifier ses efforts en 2025. Un vaste programme de suivi des récifs sera lancé, assorti de nouveaux outils de mesure et d’une vigilance accrue. Sur le plan éducatif, la stratégie se veut plus inclusive, plus proche des habitants. « Le lagon n’est pas un sanctuaire réservé à quelques scientifiques. C’est un patrimoine vivant, partagé, qu’il faut préserver ensemble », martèle la direction du PNM.
La protection du lagon mahorais ne se fera pas sans la population. Et le Parc l’a bien compris : il s’agit aujourd’hui de transmettre, d’impliquer, et surtout de faire comprendre que la richesse de demain dépend de l’attention portée aujourd’hui.
Gazeti est votre source d’information essentielle pour suivre toute l’actualité de 
