Par cette mobilisation, ils espèrent obtenir une réponse du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à qui ils ont adressé une lettre ouverte exposant onze revendications prioritaires rapporte Mayotte Hebdo.
Les conséquences du cyclone Chido ont laissé la juridiction mahoraise dans un état critique. Un seul des trois bâtiments du tribunal de Kawéni reste opérationnel, obligeant les agents à travailler dans des locaux exigus, parfois à six dans une pièce de 25 m². La surcharge de travail est également dénoncée : « Il est devenu normal de jongler entre les services et de prendre une audience au pied levé, au mépris de la fatigue et du manque de formation », déplorent les grévistes.
Les fonctionnaires de justice réclament un renforcement de la sécurité, après plusieurs agressions et vols touchant des agents depuis le début de l’année. Ils demandent la mise en place de navettes sécurisées pour contourner les embouteillages récurrents de Mamoudzou.
À l’instar d’autres corps de métier impactés par la catastrophe, ils revendiquent une prime post-cyclone Chido, jugeant insuffisante l’aide ponctuelle accordée par la Fondation d’Aguesseau, qui n’a couvert que certaines pertes matérielles. Ils soulignent également l’écart d’indexation des salaires entre Mayotte (40 %) et La Réunion (53 %), alors que le coût de la vie est plus élevé sur l’île aux parfums.
Dans leur courrier, les grévistes interpellent directement le Garde des Sceaux, lui demandant une visite officielle pour constater la réalité du terrain. Ils rappellent que plusieurs membres du gouvernement, dont François Bayrou et Emmanuel Macron, se sont déjà rendus à Mayotte après Chido, et espèrent que le ministre suivra cet exemple.
En attendant une réponse, le mouvement de grève se poursuivra tous les lundis, avec des rassemblements devant le tribunal. Les grévistes appellent leurs soutiens à les rejoindre, espérant ainsi faire entendre leur détresse face à un système judiciaire à bout de souffle.