Depuis son meurtre, une vague d’indignation traverse le pays, ravivant un débat vieux de près de 30 ans sur le rétablissement de la peine de mort comme châtiment des crimes les plus atroces rapporte Mayotte La 1ère.
Le 31 janvier dernier, Hikima a été tuée alors qu’elle transportait une somme importante en liquide, tout juste retirée à la banque. Rapidement, son chauffeur a été interpellé et placé en garde à vue pour assassinat. Une affaire qui a plongé le pays dans la stupeur et réveillé la colère populaire.
Pour la famille de la victime, la sentence doit être exemplaire. Son frère aîné réclame la peine capitale, affirmant que seule l’exécution des responsables leur permettra de retrouver la paix. Un appel qui trouve un large écho auprès de nombreux religieux du pays.
« Celui qui tue doit être tué, c’est la loi du Talion », clame Oustadh Dahalani, prêcheur influent aux Comores. Dans les mosquées et sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix appellent désormais la justice à « faire son travail » en exécutant les coupables.
La dernière exécution officielle aux Comores remonte au 17 septembre 1996. Ce matin-là, un homme reconnu coupable d’assassinat est criblé de balles par un peloton d’exécution. Depuis, la peine capitale est prononcée mais jamais appliquée.
Un avocat inscrit aux barreaux de Paris et Moroni, Said Mohamed Said Hassan, met en garde contre une dérive dangereuse. « On ne peut pas appliquer la peine de mort dans un pays où la justice est défaillante. Ce serait ouvrir la porte aux erreurs judiciaires et aux exécutions arbitraires », alerte-t-il.
Ce n’est pas la première fois que la question ressurgit. En 2020, après le viol et le meurtre d’une fillette, la population avait déjà exigé le retour des exécutions.