Sur le terrain, entre villages sinistrés et rencontres avec les élus locaux, le ministre des Outre-mer a insisté sur la nécessité d’une reconstruction durable, tout en multipliant les engagements du gouvernement rapporte le Journal de Mayotte.
Dès son arrivée en hélicoptère à Mbouini, Manuel Valls a constaté de ses propres yeux l’étendue des destructions. « Nous entrons maintenant dans la phase de refondation. Cela prendra du temps, mais nous devons avancer rapidement », a-t-il affirmé devant les habitants, visiblement impatients de voir des résultats concrets. À Kani-Kéli et Chirongui, les élus locaux lui ont fait part de leurs inquiétudes, notamment sur la lenteur des aides et l’urgence de reloger les sinistrés.
Accompagné du général Pascal Facon, chargé de superviser la reconstruction, le ministre a rappelé que ce chantier colossal nécessitera « des efforts considérables, une organisation militaire et un investissement massif ». S’inspirant du modèle appliqué à la reconstruction de Notre-Dame de Paris, il a promis une mobilisation interministérielle pour rebâtir l’île.
Mais la visite n’a pas été uniquement consacrée aux infrastructures. À Chirongui, il a abordé des dossiers sensibles comme la préservation de la mangrove, essentielle pour l’équilibre écologique de Mayotte. « Cet écosystème protège contre l’érosion et garantit la biodiversité, il est impératif de le préserver », a-t-il insisté.
L’immigration clandestine et les bidonvilles ont également été au cœur des discussions. « Ces constructions illégales freinent le développement de Mayotte », a martelé le ministre, plaidant pour une politique plus ferme en matière de lutte contre l’habitat précaire. Dans un bidonville de Chirongui promis à une transformation urbaine, il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’éradiquer ces zones insalubres et de « dégager les banga » au profit de logements dignes.
Autre volet majeur de son déplacement : la santé. Manuel Valls a confirmé vouloir renforcer les horaires des dispensaires et garantir un meilleur accès aux soins pour les Mahorais. Il s’est également engagé à prolonger le « dispositif retour à la paix » (DRP) à Dembéni, une aide cruciale pour apaiser les tensions locales.
Ce vendredi, la visite se poursuivra au collège de Chiconi, ravagé par le cyclone, où il sera accompagné d’Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale. La journée s’achèvera par un déplacement à Mtsamboro et une rencontre avec les acteurs de la filière agroalimentaire, durement touchés par les intempéries.