Les rayons des supermarchés se vident, et les transitaires pointent du doigt des pratiques tarifaires jugées abusives de la gestionnaire du port, Mayotte Channel Gateway (MCG), dirigée par Ida Nel rapporte le Journal de Mayotte.
Depuis le passage du cyclone, plusieurs containers restent bloqués sur les quais, engendrant des coûts de stationnement facturés quotidiennement aux transitaires, qui eux-mêmes répercutent ces frais sur les consommateurs. Cette situation n’est pas sans rappeler le mouvement social de 2018, où de tels surcoûts avaient généré des profits conséquents pour MCG. Aujourd’hui encore, les transitaires accusent la gestionnaire du port de tirer profit de la crise.
Selon Fahim Azihar Ben Saïd, président de 2S TRANS, les frais de gardiennage appliqués sont injustifiés, notamment lorsque les containers ne peuvent être extraits en raison de pannes de matériel. « Est-il normal de devoir payer ces frais alors que nous n’avons aucun contrôle sur la situation ? », s’interroge-t-il dans un courrier adressé à Ida Nel. Les transitaires rappellent également que les tarifs pratiqués par MCG ont été déclarés illégaux par le tribunal administratif en septembre dernier.
Du côté des entreprises locales, la situation devient critique. « Je n’ai plus rien à proposer à mes clients, alors que je sais que mes marchandises sont au port », déplore un responsable de rayon boucherie. Pire, les produits alimentaires bloqués risquent d’être impropres à la consommation lorsqu’ils seront finalement disponibles.
Face à la montée des tensions, MCG a déclaré « traiter les problèmes au cas par cas », tout en évoquant des difficultés logistiques dues aux dégâts causés par le cyclone. Mais pour les transitaires, ces justifications ne suffisent pas. « Alors que l’île tente de se reconstruire, ces pratiques ne font qu’alourdir la facture pour les entreprises locales et les consommateurs », dénoncent-ils.
La situation a poussé certains à chercher des solutions extrêmes, comme l’utilisation d’hélicoptères pour acheminer les marchandises. Cependant, ces alternatives coûtent cher, ajoutant une pression supplémentaire sur une économie déjà fragilisée.
Malgré ces défis, une note positive : les autorités douanières ont accepté de reporter les paiements des décades, offrant un peu de répit aux transitaires.