Depuis le passage du cyclone Chido, ces bénévoles redoublent d’efforts pour apporter un semblant de répit aux centaines de familles sinistrées, réfugiées dans les écoles de Cavani Sud rapporte le Journal de Mayotte.
Lorsque Chido s’est abattu sur l’île, eux aussi ont vu leurs maisons endommagées, privés comme tous d’eau, d’électricité et de réseau. Mais face au désarroi ambiant, ils ont fait le choix d’agir. « On s’est rendu compte qu’on avait encore de la chance par rapport à d’autres », raconte l’une des infirmières du groupe. Dès le lendemain, ils frappaient à la porte de la mairie de Mamoudzou pour proposer leur aide.
Rapidement, ces citoyens ordinaires deviennent des acteurs clés dans la gestion de l’urgence. Avec leurs propres moyens, ils achètent des denrées, soignent les blessés et distribuent des repas. « On improvise des soins, on fait des courses tous les matins, et à partir de 14h, on distribue de la nourriture et du matériel d’hygiène. »
Malgré l’ampleur des besoins, l’aide institutionnelle tarde à venir. « La mairie nous a donné quelques compotes et des gâteaux, mais c’est tout », déplore l’une des bénévoles. Alors, ils prennent les devants : une cagnotte est lancée à La Réunion et en métropole, récoltant chaque jour entre 100 et 200 euros. L’argent sert immédiatement à acheter du riz, des bouteilles d’eau, des couches ou des médicaments.
Certains, comme une diététicienne, troquent leur blouse pour celle d’infirmière. « On soigne des plaies, des infections, des cas de gale. Parfois, on fait appel à un médecin pour des points de suture. » Dans l’ombre, ces bénévoles gèrent tout, des premiers soins aux réparations de fortune.
Chaque jour, malgré leurs propres emplois du temps professionnels, ils reviennent sur le terrain. « On dort très peu, mais on ne s’arrêtera pas », confie l’une d’elles. Au-delà de la simple distribution de vivres, ces bénévoles cherchent à redonner une part d’enfance aux plus jeunes. Des ateliers de danse, des activités manuelles et des jeux sont mis en place pour distraire les enfants traumatisés par la tempête.
À force de présence, ces anonymes ont gagné la confiance des sinistrés de Cavani Sud. « On se concentre sur ces écoles parce qu’on a réussi à établir des repères. Les enfants commencent à nous reconnaître, il y a une forme de stabilité qui s’installe. »
Dans ce chaos, certains gestes prennent une importance particulière. Une ergothérapeute suit désormais un enfant en situation de handicap pour l’aider à maintenir sa motricité. « Sa famille est reconnaissante. C’est une petite victoire au milieu de la tempête », confie la bénévole.