Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, redoute un scénario tragique : « Il y a certainement des centaines de morts, peut-être près d’un millier », a-t-il déclaré avec gravitas.
Le chiffre officiel demeure flou. L’hôpital signalait initialement 11 morts et 250 blessés, mais ce bilan semble loin de refléter l’ampleur des ravages rapporte Mayotte La 1ère. « Les scènes de désolation sont immenses, et la tradition musulmane d’enterrer les morts sous 24 heures complique le recensement,» reconnaît le préfet.
Dans les bidonvilles, transformés en champs de ruines, le mystère persiste : où sont passés leurs habitants ? Les amas de tôle qui jonchent le sol suscitent les pires hypothèses. Mais le préfet n’écarte aucune possibilité. « La sidération peut clouer les gens sur place. Ce cyclone n’a pas seulement détruit des maisons, il a ébranlé les esprits.»
Pourtant, dans ce chaos, une lueur d’espoir subsiste. L’alerte rouge a été levée afin de permettre à la population de se relever. François-Xavier Bieuville a défini trois priorités : protéger la population, rétablir les services publics essentiels et ouvrir un pont aérien vers La Réunion et la métropole pour envoyer des renforts et du ravitaillement.
Dès lundi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet, et Thani Mohamed Soilihi, secrétaire d’État mahorais, arriveront sur place pour évaluer la situation. « Leur présence est un signal fort. Nous devons rester solidaires et courageux,» a insisté le préfet.
Pendant ce temps, les efforts s’intensifient pour rétablir les services essentiels. L’eau a été partiellement rétablie dans des communes comme Chirongui ou M’Tsamboro grâce à des cuves pré-remplies avant le cyclone. Cependant, les quatre usines de traitement ont subi des dégâts considérables. L’électricité, elle, est rétablie progressivement, secteur par secteur, avec des pylônes à relever et des fils à retendre.
Face à cette catastrophe, le préfet a partagé son propre vécu : « Le plafond du centre de commandement s’est envolé. Nous avons affronté la tempête de face. Si c’était à refaire, j’aurais encore plus informé et préparé les habitants.»
Chido a frappé Mayotte en plein cœur, laissant dans son sillage une île meurtrie mais déterminée à se relever. « La France est un grand pays, et Mayotte est une partie de la France. Nous savons nous reconstruire,» a conclu François-Xavier Bieuville avec conviction.