Les autorités ont décrété l’état de catastrophe nationale, pointant du doigt des produits vendus dans les quartiers populaires, notamment dans les « spaza shops », ces petites épiceries souvent tenues par des étrangers, désormais au centre d’une vague de violences xénophobes rapporte Mayotte La 1ère.
Le drame trouve son origine dans des sachets de chips colorés, très prisés par les enfants. Vendus à bas prix, ces friandises se sont avérées mortelles. Des analyses ont révélé la présence de terbufos, un pesticide hautement toxique, sur certains emballages. Au total, plus de mille enfants auraient été intoxiqués.
Ces épiceries de fortune, en tôle ou en dur, ouvertes du matin au soir dans les zones défavorisées, sont au cœur de l’affaire. Soupçonnées de négligences sanitaires, elles font l’objet de contrôles renforcés annoncés par le gouvernement. Mais ces mesures visent principalement les gérants étrangers, déclenchant une nouvelle vague de tensions xénophobes dans le pays.
Dans un contexte où les étrangers sont régulièrement accusés de « voler » le travail des locaux, cette tragédie a exacerbé les discriminations. Les autorités exigent désormais que les gérants des « spaza shops » soient enregistrés, une démarche quasi impossible pour les non-Sud-Africains. Une preuve d’investissement de 260 000 euros est demandée, un montant inaccessible pour beaucoup.
Devant les centres d’enregistrement, des militants anti-immigration filtrent les candidats, renvoyant ceux sans carte d’identité sud-africaine. « Ils menacent de brûler mon magasin. Ce n’est pas la première fois que j’entends ça, mais cette fois, j’ai vraiment peur », confie un commerçant bangladais au journal Le Monde.