Le centre pénitentiaire de Majicavo, le centre de rétention administrative de Pamandzi et le centre hospitalier de Mayotte sont tour à tour épinglés pour des violations graves des droits fondamentaux rapporte Mayotte La 1ère.
Majicavo : surpopulation et conditions indignes
Le centre pénitentiaire de Majicavo, visité par cinq contrôleurs en octobre 2023, est marqué par une surpopulation chronique. Avec 620 détenus pour une capacité de 426 places, 35 % des prisonniers dorment sur des matelas au sol dans des cellules surchargées. L’accès aux soins, aux activités et même à une alimentation correcte est quasi inexistant, laissant les détenus dans des conditions dangereuses pour leur santé physique et mentale.
« Les détenus peinent à se percevoir comme des sujets de droit », conclut le rapport, pointant un abandon qui aggrave leur marginalisation.
Centre de rétention administrative : des pratiques contraires aux droits fondamentaux
Au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi, les constats sont tout aussi inquiétants. Les contrôleurs dénoncent des « pratiques particulièrement graves », comme le rattachement fictif d’enfants à des adultes étrangers pour faciliter leur expulsion. Les procédures administratives sont automatisées et uniformisées, bafouant le droit individuel des retenus.
Ces violations systématiques des droits fondamentaux se produisent dans un contexte de dégradation des conditions de vie au CRA, déjà jugées alarmantes lors d’une précédente visite en 2016.
Psychiatrie au CHM : des mineurs hospitalisés en secteur adulte
Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) n’échappe pas à la critique. Le service psychiatrique est sous-financé et sous-dimensionné, ne disposant d’aucun lit en pédopsychiatrie. Les mineurs de moins de 16 ans sont hospitalisés en secteur adulte, une pratique formellement déconseillée.
Le CGLPL souligne également le manque criant de moyens humains et financiers : seulement 12 millions d’euros sont alloués à la psychiatrie sur un budget global de 340 millions. Les patients en soins sans consentement ou sous-main de justice sont particulièrement vulnérables dans ce contexte, exposés à des atteintes graves à leurs droits.