La préfecture confirme le démarrage du démantèlement du camp de réfugiés à Cavani 

par | 24 Jan 2024 | Insécurité, Politique, Société

L’île est en partie paralysée depuis lundi matin par des barrages, empêchant tous les véhicules de circuler. Le collectif des citoyens Mayotte 2018, à l’initiative de ce blocage, demande notamment l’expulsion des réfugiés du camp de Cavani, à Mamoudzou. Le préfet vient de confirmer que son démantèlement allait démarrer dans les jours à venir. 


Alors que les blocages routiers se poursuivent dans l’ouest, le nord et le sud, pour protester contre  l’insécurité et demander l’expulsion des réfugiés du camp de Cavani, la Préfecture vient de confirmer le démarrage de son démantèlement, annoncé par Gérald Darmanin le 17 janvier. 

« Depuis plusieurs jours, une contestation sociale en lien avec la présence d’un camp de migrants africains à proximité du stade de Cavani à Mamoudzou entraîne plusieurs blocages de services publics. Plusieurs épisodes de violences opposants des délinquants et les occupants du camp ont pu être déplorés », précise les services de l’État dans un communiqué, qui précise que les blocages d’axes routiers « ont eu de lourdes conséquences sur le fonctionnement de plusieurs structures de l’île et impactent fortement le bon déroulement des liaisons quotidiennes majeures (transport scolaire, distribution d’eau en bouteille…) ». 

Plus de 2000 réfugiés africains en 2023 

Le conseil départemental, propriétaire du site, a déposé un recours devant le tribunal administratif afin de pouvoir procéder à l’expulsion des occupants. Dans un jugement du 26 décembre, ce recours a été rejeté. Les services de l’État, en lien avec la commune de Mamoudzou et le conseil départemental, travaillent pour traiter cette situation dans le respect des lois et règlements qui guident l’action publique.

En 2023, plus de 2000 migrants africains ont été conduit à Mayotte par des réseaux de passeurs. « Les services de l’État se sont organisés pour faire face à cette croissance inédite pour le territoire. 500 places d’hébergement pour demandeurs d’asile ont été créés début 2023, une antenne de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) a vu le jour et des missions régulières d’officiers de protection ont permis d’accélérer le traitement des demandes », assure la Préfecture de Mayotte, qui précise que « certaines personnes déboutées ont été reconduites vers leur pays d’origine par les fonctionnaires du centre de rétention administrative de Mayotte. Certaines personnes réfugiées ont pu s’intégrer à Mayotte ou ont pu, par leur propre moyen, quitter le département. » Pour autant, plusieurs centaines de personnes sont toujours sur le territoire et se sont regroupés dans le secteur de Cavani.

Une présence majoritaire de personnes bénéficiaires de la protection internationale

Un recensement exhaustif de l’ensemble des personnes présentes dans le secteur de Cavani (Stade et rue Massimoni) a pu être effectué. L’actualisation de leur situation administrative a permis de confirmer la présence majoritaire de personnes bénéficiaires de la protection internationale et de demandeurs d’asile dont le dossier est en cours d’instruction ou fait l’objet d’un recours devant la cour nationale du droit d’asile (CNDA). Le conseil départemental, en lien avec la commune de Mamoudzou, a engagé ce mercredi 23 janvier 2024 des travaux de sécurisation du site du stade de Cavani. Une enquête individuelle va être organisée auprès des personnes présentes afin de leur proposer une solution alternative conformément à la loi. Les personnes déboutées feront l’objet d’une obligation de quitter le territoire et reconduit dans leur pays d’origine après obtention du laissez-passer consulaire nécessaire à leur éloignement. Les personnes réfugiées disposant d’un titre de voyage pourront être orientées vers la métropole. Les personnes réfugiées ne disposant pas encore d’un document de séjour ou de voyage seront relogés temporairement dans un hébergement d’urgence. Les demandeurs d’asile seront également relogés dans la limite des hébergements d’urgence disponibles le temps de l’étude de leur dossier par l’OFPRA ou la CNDA. Toutes personnes originaires de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi manifestant le souhait de retourner volontairement dans leur pays, quelque-soit le stade de leur procédure de demande d’asile, pourront être accompagné par les services de l’État pour regagner leur pays d’origine.

« Un retour à la normal du fonctionnement des services publics »

« Cette situation migratoire inédite pour le département nous impose une action collective, dans le respect de la loi, afin de procéder au plus tôt au démantèlement de ce camp et à la prise en charge des personnes concernées par les services de l’État et du Conseil départemental », précise la préfecture, qui espère que la démantèlement du camp débutera dès cette semaine et appel à « l’apaisement social et à un retour à la normal du fonctionnement des services publics du département. ».

 

 


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