Dès 20h50, lundi 27 novembre, des rivalités entre les villages de Dembéni, Iloni et Tsararano, ont éclaté à Dembéni, à l’est de Mayotte. Au total, une centaine de jeunes, éparpillés dans des groupes de 10 à 30 personnes se sont affrontés. Les heurts ont duré toute la nuit mais également toute la journée. Mardi soir, le calme n’était toujours pas revenu. « Dans la nuit de lundi à mardi, les individus ont érigé des barrages, bloquant la circulation, et s’en sont pris aux forces de l’ordre », assure la gendarmerie. Vers 2h du matin, un véhicule de gendarmerie a été « pris pour cible par des jets de cocktail molotov. » Selon la gendarmerie, les militaires ont réussi à s’en extraire rapidement. Le véhicule a été totalement incendié mais aucun blessé n’est à déplorer. La veille, dans la nuit de dimanche à lundi, à Miréréni, au centre de l’île, un véhicule blindé de la gendarmerie était tombé dans un guet-apens et avait également reçu des cocktails molotov, sans que cela n’engendre de gros dégâts.
« Un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles »
Dans ces deux secteurs, les affrontements entre villages ont lieu depuis plusieurs jours. Sur Twitter, Gérald Darmanin a annoncé, ce mardi 28 novembre, « l’envoi d’un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles » pour « lutter contre la délinquance. »
Au-delà des véhicules, certains gendarmes ont, par ailleurs, été légèrement blessés dans la nuit de lundi à mardi. « Ils ont ensuite reçu des projectiles dans les jambes », précise la gendarmerie. Du côté des auteurs, quatre personnes ont été blessées après avoir reçu des jets de pierre ou des coups de machette. Ils ont été pris en charge par les pompiers et transportés au CHM.
Un supermarché pillé à Tsararano
Au total, une cinquantaine de gendarmes ont été mobilisés, avec un appui aérien de l’hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie qui permet de localiser les groupes et de renseigner les équipes au sol afin d’éviter les guet-apens. L’hélicoptère a, à nouveau, été mobilisé ce mardi soir.
La veille, plusieurs infrastructures ont également été prises pour cible. Les locaux de la police municipale de Dembéni ont été caillassés, tout comme ceux du transporteur Transdev et un banga a été incendié. Dans le village voisin de Tsararano, une cinquantaine d’individus ont également attaqué et pillé un supermarché Doukabé, vers 16 heures.
Pour la gendarmerie, ces « conflits entre villages », ne sont toutefois pas le signe d’une « recrudescence des violences. » « Ce type d’affrontements arrivent régulièrement, il s’agit toujours des conflits localisés. »