Le président du Département, Ben Issa Ousseni, accompagné de Maymounati Moussa Ahamadi et du sénateur Thani Mohamed Soilihi, a récemment rencontré des ministres à Paris pour défendre ces dossiers cruciaux rapporte le JDM.
Le premier objectif était de garantir un approvisionnement en eau potable à long terme. Les élus ont chiffré les besoins à 50 millions d’euros, destinés à l’Office de l’eau. Ce budget serait réparti sur cinq ans pour mettre en œuvre le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et restaurer l’écosystème naturel endommagé à Mayotte. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s’est montré ouvert à cette demande, demandant des éléments chiffrés justifiant ce budget.
Le deuxième point abordé concernait la diversification des usages de l’eau pour éviter d’utiliser de l’eau potable à des fins non essentielles. Les élus ont suggéré l’installation d’unités de désalinisation d’eau pour les hôtels en bord de mer, permettant de répondre aux besoins en eau potable sans interruptions. Cette mesure est également cruciale pour maintenir les réservations hôtelières.
En ce qui concerne l’agriculture, les élus ont insisté sur la nécessité de soutenir ce secteur gravement touché par la crise de l’eau. Une enquête est en cours pour déclarer une calamité agricole, ce qui déclencherait des indemnisations spécifiques. Les élus ont demandé le déblocage du Fonds de secours outre-mer pour indemniser les agriculteurs à hauteur de 1 000 euros chacun, soit un budget de 1,4 million d’euros. De plus, un soutien financier pour l’acquisition de cuves de stockage pour les agriculteurs les plus touchés sera débloqué, pour un montant de 1,5 million d’euros.
À moyen terme, une dizaine de forages agricoles sont envisagés pour accroître l’approvisionnement en eau pour l’agriculture, avec un budget estimé à 30 millions d’euros. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a également suggéré de créer des retenues collinaires agricoles.
Enfin, la prise en charge de la cotisation MSA (sécurité sociale agricole) par le gouvernement pour les trimestres fin 2023 et début 2024 a été discutée.
En attente de confirmation, ces mesures totalisent un montant de 50 millions d’euros, avec des annonces opérationnelles attendues d’ici la fin de l’année.