Condamné à 25 ans de réclusion pour « homicide volontaire » lors de son premier procès, Abdou revient devant les juges en arguant d’un « homicide involontaire » rapporte le JDM.
L’affaire remonte à la nuit du 16 novembre 2019, où Abdou, alors âgé de 20 ans, avait ôté la vie à Yacoub Darouèche en lui infligeant cinq coups de pied de biche sur la tête. À son premier passage devant la justice, l’intention homicide avait été retenue. Mais Abdou clame aujourd’hui que ce meurtre était un acte non prémédité, déclenché par l’alcool, la peur et les menaces supposées de la victime.
Pour sa défense, Abdou souligne qu’il avait initialement l’intention de commettre un simple vol. L’alcool et la présence imprévue d’un gardien auraient déclenché chez lui une réaction violente, mais sans intention de tuer, affirme-t-il. Me Andjilani, en réponse, pointe la présence de l’outil : « Toutefois vous avez pénétré les lieux avec un pied de biche« , faisant douter de la nature « involontaire » de l’acte.
Les éléments inédits apportés par Abdou durant ce procès en appel, notamment des menaces de la part de la victime, ont soulevé des questions. Le président du tribunal s’est montré sceptique, car Abdou n’avait fait aucune mention de ces menaces lors de ses précédentes auditions.
Le psychologue du tribunal, M. Letourneur, a tenté de dresser un portrait psychologique de l’accusé. Selon lui, Abdou ne présente pas de troubles psychiques, mais plutôt des troubles affectifs graves. Le jeune homme aurait aussi été influencé par la « violence originelle » que constitue le récit familial de sa naissance, résultant d’un viol.
Le verdict de cette affaire très suivie sera rendu ce mercredi matin, après des délibérations qui ont duré tard dans la soirée de mardi. Une chose est sûre : la décision des juges est attendue avec impatience et pourrait bien révéler des nuances complexes dans cette affaire de meurtre qui a secoué Bandraboua.