« A Mayotte, il ne reste que quelques jours d’approvisionnement disponible, malgré les coupures d’eau 2 jours sur 3 », alerte le député de Mayotte, Mansour Kamardine. Selon lui, « nous sommes à l’orée d’une grave crise humanitaire, sanitaire et économique, à un horizon de quelques jours, comme en atteste l’émergence de maladies hydriques, la multiplication des hospitalisations pour déshydratation et les fermetures multiples d’écoles en raison de la non potabilité de l’eau distribuée. » Le député demande donc le déclenchement du plan Orsec pour « la sauvegarde de la population. »
« Seule une mobilisation tous azimuts sera même de protéger la population de l’assoiffement »
Ce plan qui signifie « Organisation des Secours », et de manière plus large « Organisation de la Réponse de Sécurité Civile », est conçu « pour mobiliser et coordonner, sous l’autorité unique du préfet, les acteurs de la sécurité civile afin de mettre en place une organisation opérationnelle permanente et unique de gestion des événements touchant gravement la population », précise le gouvernement sur son site. Il permettait de réunir tous les acteurs de l’eau potable, de situer les responsabilités de chacun dans la collecte, l’acheminement et la distribution mais aussi de recenser les scenarii qui entraîneraient un manque d’eau potable.
« Seule une mobilisation de crise tous azimuts de l’Etat au niveau central sera à même protéger la population de l’assoiffement. Le préfet ne pourra rien sans la participation, au niveau national, de la sécurité civile, de l’armée, de la marine à minima », estime Mansour Kamardine, pour qui, la centralisation des décisions mise en œuvre par l’activation de l’article 27 de la loi de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) et la création d’une mission d’enquête pour la mobilisation du fonds de secours agricole, annoncées les 22 et 23 septembre, « ne sauraient être une réponse suffisante à la hauteur de la gravité de la situation. »
600 000 litres d’eau pour seulement 10 % de la population
Le député de Mayotte rappelle, dans le même temps, que les 600 000 litres d’eau, arrivés par bateau le 20 septembre, « ne couvrent les besoins que de 10% de la population, pour seulement 5 jours de consommation. » Et que les « 90% qui ne bénéficient pas de la distribution de l’Etat, sont promis à l’assoiffement. » Une situation qui a déjà « entraîné un drame, avec le décès de 3 personnes, le 24 septembre, en tentant de remettre en service un ancien puits à Doujani. »