Mercredi 6 septembre, l’agence régionale de santé de Mayotte demandait à une partie de la population de ne pas consommer l’eau du robinet sans la faire bouillir, à la suite d’analyses non conformes. Des mesures de vigilance levées ce dimanche 10 septembre, même si l’ARS recommande toujours de faire bouillir l’eau avant de la consommer.
L’île s’enfonce en effet dans une grave crise de l’eau. Depuis lundi 4 septembre, la quasi-totalité des habitants de Grande-Terre sont privés d’eau deux jours sur trois. Ceux de Mamoudzou et de Petite-Terre subissent des coupures quotidiennes de 16 h à 8 h puis pendant 36 heures le week-end. Et ces coupures favorisent l’infiltration de bactéries dans les canalisations, qui ne sont plus sous pression.
1,20 € pour les packs d’eau métropolitains
Pour autant, nombre d’habitants n’ont pas la possibilité d’acheter des packs d’eau. Car leur prix oscille entre 4 et 9 euros sur l’île, malgré un décret de la préfecture pris le 18 juillet, visant à geler le prix des packs. Cette mesure prise jusqu’au 15 décembre 2023 « vise à garantir une stabilité des prix des bouteilles d’eau et d’éviter toute spéculation. » Selon ce décret, chaque commerce ou distributeur qui assure la vente de bouteilles d’eau plate sur le territoire, ne peut fixer un prix supérieur à celui qu’il pratiquait le 3 juillet 2023. Pour autant, les prix restent très élevés pour une population qui vit à 75 % sous le seuil de pauvreté. Pour rappel, le prix du pack en métropole se situe autour d’1,20€.
Le ministre des outre-mer, en visite sur l’île le 2 septembre, a annoncé que les « plus vulnérables » – à savoir les personnes handicapées, les femmes enceintes, les nouveaux nés ou les personnes malades – bénéficieraient de bouteilles d’eau gratuites à compter du 25 septembre. L’ARS a identifié 30 000 bénéficiaires. Une mesure insuffisante pour le député Mansour Kamardine (Les Républicains), qui demande à ce que l’eau soit distribuée à « tous les Mahorais allocataires du RSA. »