Le 12 mai dernier, après une attaque du dispensaire de Dzoumogné, au nord de l’île, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) déclenchait le plan blanc. Le centre de soins fermait ses portes tandis que les soignants et les usagers étaient transférés sur le site principal de Mamoudzou. Deux mois plus tard, ce dispensaire vient à nouveau d’être pris pour cible. Il a fait « l’objet d’actes de caillassage dans les nuits du 17 et 18 juillet », a indiqué le CHM dans un communiqué diffusé ce jeudi 20 juillet.
« Des difficultés de recrutement depuis plusieurs mois »
Une situation qui a poussé le centre hospitalier à annuler les consultations de nuit au sein du dispensaire, dans un contexte de pénurie de soignants et d’un accès de plus en plus difficile à l’offre de soins. Depuis le 3 juillet, ce centre médical a en effet, également, fermé sa maternité. Tout comme celui de Mramadoudou, situé au sud de l’île. Des fermetures qui s’enchaînent pour s’adapter au manque de soignants sur le territoire. « Depuis plusieurs mois, Mayotte fait face à des difficultés de recrutement de professionnels de santé, notamment au sein de ses maternités », expliquait le CHM, dans un communiqué diffusé ce vendredi 30 juin.
Le plus grand désert médical de France
Début juin, déjà, le centre hospitalier de Mayotte alertait sur la situation alors que seulement 6 médecins urgentistes – sur les 32 nécessaires – étaient en poste. « La sollicitation des renforts nationaux via la réserve sanitaire se poursuit », souligne la direction du CHM. Selon l’ARS, plusieurs soignants ont retardé voire annulé leur venue ces dernières semaines, notamment par crainte de l’opération Wuambushu, qui participe au manque d’attractivité du territoire. Mayotte est ainsi le plus grand désert médical de France. En 2021, on comptait 86 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants, contre 339 en métropole.