Depuis le 3 juin, c’est le Samu de La Réunion qui assure les transferts sanitaires entre Mayotte et La Réunion, ainsi que les évacuations sanitaires vers la métropole. En effet, le SMUR mahorais a dû cesser ses activités en raison des difficultés de recrutement selon Le Quotidien du médecin.
Cette pénurie s’explique par un manque d’attractivité. L’opération « Wuambushu« , qui vise à lutter contre la délinquance, l’immigration illégale et l’habitat insalubre, a envenimé un climat social déjà dégradé. Les recrutements de professionnels de santé à Mayotte sont devenus encore plus compliqués. Le directeur général du CHM, Jean-Mathieu Defour, a souligné que le recrutement d’urgentistes était difficile dans tout le pays, mais que la situation à Mayotte était encore plus problématique. Des médecins ont résilié leur contrat ou annulé leur arrivée sur l’île ces derniers mois.
Malgré les actions menées pour attirer les professionnels de santé, l’éloignement géographique de la métropole reste un obstacle. La médiatisation des troubles à Mayotte a découragé certaines vocations.
Cette semaine, le CHM a reçu des renforts, mais la situation reste précaire. Le ministère de la Santé a lancé une alerte dans toutes les régions françaises pour trouver des solutions durables. Les urgences du CHM ont dû fermer leur unité de courte durée et répartir les patients dans les services de médecine. Malgré cela, la mise en place du niveau 2 du plan blanc a permis de sensibiliser davantage la population à la nécessité de recourir au numéro d’urgence 15.
Par ailleurs, la psychiatrie est également en souffrance. Seul un poste de psychiatre est pourvu sur les douze prévus à Mayotte, alors que la santé mentale des habitants a été fortement éprouvée depuis 2020. Des renforts ont été demandés à La Réunion, mais la période des congés estivaux complique davantage la situation.